TROIS QUESTIONNAIRES FRÉQUEMMENT UTILISÉS
Job Content Questionnaire ou questionnaire de Karasek
Ce questionnaire est basé sur le modèle « demande / Latitude décisionnelle » qui explique que toute situation de travail peut être caractérisée par un niveau de demande psychologique et un niveau d’autonomie ou latitude décisionnelle.
Ce modèle bi-dimensionnel a ensuite été complété avec une troisième dimension (Karasek & Theorell, 1990) : le nouveau de soutien social perçu, de la part des collègues et de la hiérarchie. Elle peut modérer l’interaction entre la demande et l’autonomie.
Il existe plusieurs versions de ce questionnaire (disponible sur jcqcenter.org). Celle qui est le plus couramment utilisée en France est composée de 26 items, répartis en trois échelles :
-les demandes ou exigences psychologiques de la situation de travail (9 items)
-la latitude décisionnelle (9 items)
-le soutien social (8 items)
Plus les scores obtenus au questionnaire sont élevés, plus la dimension mesurée est importante. On compare
Le croisement des deux premières dimensions (demande et latitude décisionnelle) permet de définir quatre types de situations de travail : détendu (faible demande et forte autonomie), passif (demande et autonomie faibles), actif (demande et autonomie fortes), ou tendu (forte demande et faible autonomie). Cette dernière situation caractérise une forte probabilité d’exposition au stress, elle est appelée « job strain » .
L’un des avantages de l’utilisation de ce questionnaire est la comparaison qu’il permet avec les données des enquêtes SUMER.
Desequilibre efforts recompenses ou questionnaire de Siegrist
Ce questionnaire est basé sur la théorie de l’équilibre entre les efforts et la récompense (Siegrist et al., 1986), qui stipule que l’interaction entre des efforts élevés et une récompense faible est liée à des réactions physiologiques et émotionnelles pouvant être délétères. Toujours selon ce modèle, cette interaction est modérée par la tendance personnelle de l’individu à être surinvesti. On peut rapprocher la notion d’effort de la demande psychologique dans le modèle de Karasek, tandis que la récompense porte sur la rémunération, le manque d’estime perçu et le manque de contrôle sur son statut professionnel.
Il vise à prédire la détresse psychologique et l’altération de santé pouvant être en lien avec le déséquilibre entre les efforts fournis par le salarié et la reconnaissance qu’il perçoit recevoir.
Il existe plusieurs versions de ce questionnaire, dont la plus courte présente 16 items. Il est structuré en trois échelles :
-
les efforts (5 items)
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les récompenses (11 items)
-
une échelle de surinvestissement (6 items)
Plusieurs limites sont à noter, notamment le fait que la personnalité est positionnée comme pouvant influencer l’impact du déséquilibre « effort/récompense ». Or les caractéristiques personnelles retenues se font sur la base d’une typologie (type A) qui est largement remise en cause aujourd’hui.
Copenhagen Psychosocial questionnaire ou questionnaire COPSOQ
Ce questionnaire s’appuie sur une synthèse de travaux portant sur l’environnement psychosocial de travail, tout en évaluant aussi des dimensions relatives à la santé mentale perçue et le sentiment de satisfaction professionnelle. Il a été élaboré en combinant et complétant des items issus de seize questionnaires existants au Danemark et à l’international.
Selon les versions, il est composé de quatre à six échelles :
-
contraintes quantitatives
-
organisation et leadership,
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relations horizontales,
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autonomie,
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santé et bien-être,
-
vécu professionnel et satisfaction au travail.
Parmi les critiques adressées à cet outil, il faut noter que la validation de ce questionnaire ne se base pas uniquement sur des critères statistiques.