RETOUR DE ZONE D’ENDÉMIE DE LA DENGUE*
Quelle place pour la réalisation d’une PCR dengue pour les manipulateurs du pathogène originaires ou de retour de zone d’endémie ?
Il n’y a pas d’indication à faire pratiquer une PCR dengue avant la manipulation du pathogène chez le personnel originaire ou de retour d’une zone d’endémie.
Nous avons été interpellé sur l’intérêt de la réalisation d’une PCR dengue chez les personnels de retour de zone d’endémie afin de dépister une dengue asymptomatique avant l’entrée en insectarium et de pouvoir prévenir une dengue sévère en cas d’accident d’exposition.
Nous rappelons que la RT-PCR est l’examen de référence à visée diagnostique et non de dépistage.
Même si une RT-PCR est réalisée et est positive, cela ne nous permet pas de savoir si l’épisode infectieux en cours est une primo-infection ou une réinfection. Cela n’apporte aucune information utile à la prévention d’une dengue sévère en cas de nouvelle exposition chez l’individu concerné et ce d’autant que l’apparition d’une dengue sévère lors d’un deuxième épisode infectieux dépend d’interactions complexes entre des facteurs viraux, les caractéristiques génétiques et immunologiques de l’hôte dont nous n’avons pas connaissance (1).
L’observance des moyens de prévention collectifs et individuels reste primordiale pour éviter les expositions.
La dengue est un arbovirus qui comporte 4 sérotypes : DEN1, DEN2, DEN3 et DEN4. Les 4 sérotypes sont pathogènes pour l’homme. L’infection à un sérotype induit une immunité à vie contre celui-ci uniquement. Il existe une immunité croisée entre les 4 sérotypes mais elle n’est que partielle et temporaire (1). Un individu peut donc être infecté 4 fois par la dengue. On parle de dengue primaire lorsqu’il s'agit d’une primo-infection et de dengue secondaire lorsque le sujet est réinfecté par un autre sérotype. Lors d’une dengue secondaire le risque de présenter une forme grave de la maladie est plus important (2)(3).
La dengue peut se présenter sous plusieurs formes cliniques :
une forme asymptomatique : c’est le cas dans 50 à 90% des cas.
une forme symptomatique « classique », sans signe de gravité : fièvre importante, arthralgies, myalgies, céphalées, nausées, vomissements et de façon inconstante on peut retrouver une éruption cutanée au 5ème jour d’apparition des symptômes.
une forme symptomatique sévère, anciennement « dengue hémorragique » : fuite plasmatique sévère (syndrome de choc, épanchement liquidien, détresse respiratoire), hémorragie sévère, atteinte organique grave (foie, coeur, système nerveux central ou autres organes). Cette forme clinique est rare, elle représente 1% des formes symptomatiques (2). Elle peut être létale dans 0,5% des cas.
Textes de référence : 1. Haut Conseil de la Santé Publique – Avis et rapports - Stratégie de diagnostic biologique de la dengue. Disponible en cliquant ici 2. Disponible en cliquant ici 3. INRS, base de données EFICATT - Dengue Disponible en cliquant ici refINRS=EFICATT_Dengue

