À qui s'adresse ce site ?
Ce site s’adresse à tout professionnel de santé au travail et en particulier en milieu de recherche. Il a été créé pour répondre au besoin d’harmonisation des pratiques de suivi médical du risque biologique.
Les médecins du travail et de prévention de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Inserm se sont inspirés d’une méthode de la HAS pour faciliter la prise de décision médicale et réduire les actes inutiles ou à risque (vaccinations, bilans sanguins).
Vingt-six recommandations de suivi médical du risque biologique y compris accidentel, lors de la grossesse, en co-activité, ont été validées, en s’appuyant sur des textes réglementaires, des données bibliographiques, des avis spécialisés.
Le site a été complété par des informations sur le suivi des RPS.
À PROPOS DES RECOMMANDATIONS
L’exposition au risque biologique est l’une des spécificités de l’activité des personnels des laboratoires de recherche.
Si l’on excepte les obligations légales sur la périodicité du suivi de ce personnel, définies par le code du travail à l’article R4426-7(1), le médecin du travail n’a que peu de données sur lesquelles se baser pour adapter le suivi médical et axer correctement la prévention dans un milieu de travail aussi spécifique que celui des laboratoires de recherche.
Dans ce contexte, les médecins du service de santé au travail de l’Institut Pasteur, avec des médecins de prévention de l’INSERM(1) et du CNRS(2), ont souhaité, en 2016, se réunir au sein d’un groupe de travail afin d’élaborer des propositions de recommandations sur le suivi médical du personnel de laboratoire de recherche exposé au risque biologique.
Groupe de travail IP/CNRS/INSERM
Le projet a débuté en 2016 avec la création d’un premier groupe de travail regroupant des médecins de prévention et du travail de l’Institut Pasteur, de l’INSERM et du CNRS, ainsi que des médecins du centre médical de l’Institut Pasteur, du CNR(3) de la rage de l’Institut Pasteur et des médecins internes en médecine du travail. L’avis de l’INRS(4) a également été sollicité ainsi que des chercheurs experts dans leur domaine. Le groupe se réunissait deux à trois fois par an. L’ensemble du travail a abouti à l’élaboration d’un « consensus sur le suivi médical des travailleurs exposés à des agents pathogènes en laboratoire de recherche » et a été présenté au 35ème congrès national de médecine et santé au travail, en juin 2018.
En 2019, nous avons proposé dans le cadre de la réalisation d’une thèse de mettre à jour l’ensemble des recommandations, de les mettre en forme afin de les diffuser et permettre aux professionnels confrontés à ces risques de trouver facilement les informations nécessaires à la prise en charge des travailleurs (1).
1 Institut national de la santé et de recherche médicale
2 Centre national de la recherche scientifique
3 Centre national de référence
4 Institut national de recherche et de sécurité
1. Thèse : Risque biologique en laboratoires de recherche : 26 propositions de recommandations en santé au travail ; Marie Duforestel ; sous la direction de Beata Francuz(2021)
Résultats
29 questions ont abouti à 26 recommandations, regroupées sur le site selon les catégories suivantes :
Choix de méthodologie
Nous nous sommes inspirés de la méthode d’élaboration de recommandations de bonnes pratiques, « recommandations par consensus formalisé » de la Haute Autorité de Santé(1).
1. Haute Autorité de Santé. Guide Méthodologique - Recommandations par consensus formalisé. 2015 [cité 27 janv 2021]. Disponible sur : https://www.has-sante.fr/jcms/c_272505/fr/recommandations-par-consensus-formalise-rcf
• Le groupe de pilotage
Le groupe de pilotage était chargé d’identifier et sélectionner les problématiques à traiter dans ce travail avec l’aide du chargé de projet et du chef de projet ; puis de répondre aux questions posées en étudiant les données de la littérature et de développer des propositions de recommandations de suivi en santé au travail pour le personnel exposé au risque biologique en laboratoire de recherche, à soumettre au groupe de cotation.
Le groupe de pilotage était composé de médecins ayant des compétences en santé au travail, en risque biologique et en infectiologie :
-
Docteur Beata Francuz, chef de projet, médecin responsable du service de santé au travail de l’Institut Pasteur
-
Docteur Dominique Moui, médecin du travail, Institut Pasteur
-
Docteur Simone Munch, médecin de prévention, CNRS
-
Docteur Anne Brun, médecin de prévention, CNRS
-
Docteur Myriam Bouselham, médecin de prévention, INSERM
-
Marie Duforestel, chargé de projet, interne en médecine du travail, Institut Pasteur.
Le groupe de pilotage a fait appel à plusieurs reprises à des experts pour leur compétence dans des domaines spécialisés :
-
Docteur Paul-Henri Consigny, médecin infectiologue, responsable du centre médical de l’Institut Pasteur
-
Docteur Perrine Parize, médecin infectiologue, chercheuse et directrice adjointe du CNR de la rage à l’Institut Pasteur.
A l’issue des différentes réunions, le groupe de pilotage a rédigé 29 propositions à destination du groupe de cotation. Il a par la suite modifié les propositions entre les deux tours de cotation, puis préparé le document à l’attention du groupe de lecture. Enfin, suite à l’évaluation des propositions par le groupe de lecture, le groupe de pilotage a rédigé les propositions de recommandations définitives.
• Le groupe de cotation
L’objectif était de noter la première version des propositions de recommandations afin de mettre en évidence les points d’accord, de désaccord, et d’indécision du groupe de cotation, et de pouvoir ainsi améliorer les propositions.
Nous avons ouvert le groupe de pilotage à six personnes supplémentaires pour créer le groupe de cotation. Il s’agissait de professionnels : médecins du travail ou de prévention, internes en médecine du travail, médecins infectiologues, ayant tous une connaissance sur les risques biologiques et leur prévention.
-
Le déroulement de la phase de cotation
Deux tours de cotation ont été réalisés.
Le questionnaire construit à partir de l’outil « Google Formulaire » était constitué de 29 questions accompagnées pour chacune d’elle d’une échelle graduée numérique permettant au cotateur de donner son avis sur le caractère approprié ou non de la proposition. Les réponses aux questionnaires étaient anonymes et individuelles.
Les résultats obtenus à l’issue du second tour ont permis de préparer le travail qui a été envoyé au groupe de lecture pour finaliser les propositions de recommandations.
-
Les règles de cotation
La cotation s’effectuait selon une échelle numérique graduée de 1 à 9 située sous chaque question (Figure 1) ; où 1 désignait le caractère jugé par le cotateur « totalement inapproprié » de la proposition et 9 son caractère « totalement approprié ». La valeur 5 désignait l’indécision du cotateur.
-
Les règles d’analyse des réponses
Il y avait accord entre les membres du groupe lorsque les réponses étaient toutes ≤ 5 ou toutes ≥ 5. Le degré d’accord entre les membres du groupe de cotation et le caractère approprié ou non de la proposition dépendaient de la répartition des réponses entre 1 et 9, et de leur médiane (Tableau 1).
• Le groupe de lecture
Le groupe de lecture était sollicité pour rendre un avis sur la forme et le fond des propositions de recommandations, notamment sur leur acceptabilité, leur applicabilité et leur lisibilité.
Le groupe de lecture était composé de 37 professionnels de santé, de profession, de mode d’exercice et de spécialités variées.
-
Le déroulement de la phase de lecture
Chaque membre du groupe de lecture a reçu par voie électronique un document présentant en 29 questions le travail préliminaire de rédaction des propositions de recommandations. Pour chaque question étaient développés l’argumentaire et la bibliographie ayant permis d’aboutir à la proposition. Ensuite, les membres ont reçu un lien vers un questionnaire numérique créé à partir de l’outil « Google Formulaire » leur permettant d’une part, de coter les propositions via une échelle numérique graduée de 1 à 9, et d’autre part, d’ajouter des commentaires via un champ libre sur le fond et la forme des propositions.
-
Les règles de cotation
Les membres du groupe de lecture répondaient au questionnaire par voie électronique, et de façon individuelle. De la même manière que pour la phase de cotation, les lecteurs effectuaient leur cotation sur une échelle numérique graduée de 1 à 9 ; où 1 désignait le « désaccord total » du lecteur avec la proposition, et 9 son « accord total ». La valeur 5 désignait l’indécision du lecteur. Les membres du groupe de lecture pouvaient répondre uniquement aux questions qui relevaient de leur compétence. Ainsi, une valeur « je ne peux répondre » accompagnait l’échelle graduée de cotation pour différencier l’indécision de l’absence de positionnement du lecteur, si ce dernier ne s’estimait pas légitime à répondre.
Toute cotation <5 devait être accompagnée d’un commentaire pour faciliter l’amélioration du texte final.
En cas de commentaire sur le fond, le membre du groupe de lecture devait faire parvenir les références permettant d’appuyer les critiques. Dans le cas contraire, la remarque ne pouvait être prise en compte.
-
L’analyse des réponses
L’ensemble des cotations, des commentaires du groupe de lecture ainsi que la distribution des réponses pour chaque question, étaient analysés par le chargé de projet. Les références ajoutées par le groupe de lecture étaient étudiées et pouvaient être rajoutées à l’argumentaire scientifique des propositions si elles étaient jugées pertinentes.
Lorsque ≥ 90% des réponses du groupe de lecture se situaient dans l’intervalle [5-9] pour une proposition, cette dernière était jugée appropriée et était conservée. La forme pouvait être modifiée à l’aide des commentaires jugés pertinents.
Lorsque < 90% des réponses obtenues se situaient dans l’intervalle [5-9], le groupe de lecture était considéré indécis ou en désaccord avec la proposition. Les groupes de pilotage et de cotation débattaient du maintien de la proposition et des modifications possibles à l’aide des commentaires du groupe de lecture.
Les groupes de pilotage et de cotation n’avaient pas connaissance de l’identité des membres ayant participé au groupe de lecture.

