ENTRETIEN INDIVIDUEL
L’entretien individuel permet de recueillir des informations du point de vue de la personne qui fait l’expérience du travail : notamment, les contraintes et les ressources.
C’est un des outils principaux d’identification des RPS. Dans un contexte de diagnostic organisationnel, de suivi individuel, de recherche ou d’intervention, il est un moyen privilégié d’obtenir les informations sur les facteurs de risques présents et leur vécu par le salarié. Il rend possible l’échange sur des thématiques qui ne se prêtent pas à des entretiens collectifs. L’entretien individuel peut également représenter une entrée vers une démarche collective ; c’est là que se situe son réel intérêt dans un objectif de prévention.
Quand la demande émane du salarié, l’entretien individuel permet de laisser une place suffisante à l’expression de sa demande, à la compréhension de sa vision de la situation et de ce qui peut être facteur de souffrance ou de ressource au travail.
Les familles de facteurs de RPS pourront constituer une trame ou une structure d’entretien, bien que non exhaustive et non systématisée.
Notamment, on peut s’attacher à rechercher les facteurs de risque et de contrainte, notamment les facteurs organisationnels qui :
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peuvent créer un conflit éthique chez le salarié, ou un conflit qualifié d’« interpersonnel » (qui trouve très probablement son origine dans un conflit de rôles ou un conflit de représentation ou de pratiques professionnelles….)
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empêchent le salarié de faire du « travail bien fait »
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causent un délitement du collectif de travail
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créent des injonctions paradoxales (réelles ou perçues)
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causent une démobilisation du salarié, un repli sur soi.
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mais également : les « non-dits » de la prescription, les imprécisions de rôle…
Selon le contexte, il peut être utile de questionner sur les symptômes, ainsi que les signes d’atteinte au bien-être, par exemple :
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dans quel état d’esprit il se trouve pour venir travailler
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la qualité du sommeil
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tristesse de l’humeur, sentiment d’épuisement
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signes d’anxiété, inquiétudes pour l’avenir, ruminations
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consommation de substances ou conduites addictives
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conséquences sur sa vie hors travail
En complément, il s’agit aussi d’évaluer les ressources : fierté, plaisir du « travail bien fait », sentiment d’accomplissement, autonomie, créativité, partage, réflexion intellectuelle, apprentissages, autonomie, sens de son métier ou de son travail, soutien ? Si la situation actuelle est vécue négativement, est-ce que le salarié se souvent d’une période où c’était différent ?